PLAN DE GESTION PISCICOLE

Ce document, qui est une obligation statutaire, est la retranscription de la politique de gestion piscicole de l'AAPPMA.

Cette politique doit s'appuyer sur le Plan Départemental de gestion Piscicole, sur l'état des cours d'eau du domaine de gestion de l'AAPPMA.

 

Nous avons donc défini notre politique de gestion et rédigé, avec le concours du service technique de la FD42, ce plan de gestion piscicole.

 

Il doit nous permettre d'aller chercher des financements pour lancer des actions bien définies : que ce soit pour le développement de la pêche, pour l'amélioration de notre communication mais aussi et surtout (parce que c'est ce qui coûte le plus cher) pour des actions de préservation et de restauration des cours d'eau.

 

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Droits de pêche  :

Pour prétendre gérer la pêche sur un secteur donné, il faut avant toute chose, détenir les droits de pêche.

 

Pour rappel, le droit de pêche appartient au propriétaire du terrain en bordure de cours d'eau. Pour pouvoir pêcher, le pêcheur doit avoir "l'autorisation" du propriétaire (tout comme pour ramasser des champignons ou des baies sauvages).

C'est le rôle des AAPPMA d'obtenir ce droit de pêche et c'est pour ça entre autres que vous devez prendre une carte de pêche.

Sachant que notre domaine de gestion couvre plus de 200km de cours d'eau, je vous laisse imaginer le nombre de propriétaires qu'il nous faut contacter (et sur les 2 rives !).

Malgré l'ampleur de la tâche, nous avons entrepris ce vaste chantier il y a 4ans. En partant de notre historique, nous avons réalisé la mise à jour des propriétaires (cadastre), générer des conventions (autrefois on appelait ça un bail de pêche) et contacter au fur et à mesure les propriétaires (par courrier, en direct,...).

Entre temps la Fédération de pêche de la Loire a créé un outil informatique (pour identifier les parcelles et les propriétaires) et une base de donnée qui permet d'enregistrer les conventions signées.

Nous avons encore 2 ans de travail pour balayer complétement tout notre domaine.

 

La Fédération de la Loire est la seule Fédération Départementale de Pêche de France a avoir créé un tel outil et à l'avoir mis à disposition des AAPPMA de la Loire  - même la FNPF (=Fédération Nationale) ne s'était pas réellement penché sur la problématique.

Et la Truite du Haut-Lignon est l'AAPPMA à avoir recenser l'intégralité de son domaine de gestion.

 

Il est aujourd'hui de plus en plus difficile d'obtenir l'accord des propriétaires : certains sont de plus en plus réticents à laisser les pêcheurs passés : par conviction écologique, par conviction anti-spéciste, par réaction vis-à-vis des obligations environnementales qui leur sont faites,...

Les bénévoles des AAPPMA sont au front et doivent "encaisser" toutes les remarques. Dans la majorité des cas, ça se passe très bien; ça permet de mettre la pêche en avant.

 

Il est important de faire ce travail, pour garder un contact avec les propriétaires, pour leur expliquer notre rôle et leurs droits, pour être légitime auprès des services de l'état, des collectivités territoriales, des organismes gestionnaires d'espaces naturels,...

Il est aussi primordial que les pêcheurs comprennent qu'ils doivent faire montre de respect vis-à-vis des propriétés (ne pas abimez les clôtures, les refermez, ne pas laisser trainer ses déchets,....).


L'état des lieux :

A partir des pêches d'inventaires, de l'étude scalimétrique (croissance des truites), de l'étude génétique, du suivi qualité des cours d'eau ,... la FD42 a dressé dans son PDPG une image de l'état des cours d'eau sur tout le département.

Notre domaine de gestion est globalement en bon état : les populations de truite sont correctes (en densité comme en biomasse). Il y a des disparités suivant les cours d'eau et les secteurs mais qui sont liées aux conditions environnementales (altitude, milieu forestier en résineux, dénivelé important,....) et non aux pollutions, rectifications du lit des cours d'eau.

 

Les populations d'écrevisses à pieds blancs sont plus en difficultés (il n' y a pour l'heure pas d'écrevisses californiennes).

 

Hormis sur quelques petits cours d'eau (rupture d'écoulement, piétinement bovin, busage), nos ruisseaux et rivières sont en bon état et permettent à la truite fario d'y effectuer son cycle de vie normalement tout comme sa reproduction.

Nous sommes donc classés en "Gestion Patrimoniale" c'est-à-dire que nous ne devons pas introduire de truites surdensitaires, ni faire d'alevinage.

 

La FD42 a défini 3 classes pour les cours d'eau à salmonidés :

  • Gestion Patrimoniale : en bon état. Pas besoin de remettre du poisson
  • Gestion Intermédiaire : fonctionnement altéré du cours d'eau. Possibilité d'y effectuer des lâchers de surdensitaires tout en conduisant des actions d'amélioration de l'état du cours d'eau
  • Gestion d'usage : la situation est "irrécupérable" (trop d'assecs, linéaires rectifiés, pollution,...) - utiliser ces cours d'eau pour en faire des parcours halieutique au printemps.

Concernant la maille de la truite, les mesures effectuées démontrent que la maille à 20cm est suffisante sur la plupart du domaine.

On est en limite sur le Lignon au pont-neuf où une truite de 20cm ne s'est pas encore forcément reproduit ainsi que sur le Bouchat et le Cotayet à leur confluence.

 

Pour rappel, la maille est la taille légale de capture qui permet au poisson de se reproduire au moins une fois avant de finir dans le panier du pêcheur.

Une truite femelle se reproduit à l'automne de sa 3ème année. Une truite née en 2016 se reproduira pour la première fois à l'automne 2018, quelque soit sa taille.

 

Concernant la génétique, nous avons aujourd'hui des truites "spécifiques" à chaque bassin : les truites du Vizézy sont différentes de celles du Lignon.

En dehors de quelques points, on peut dire qu'on retrouve des populations de truite fario sauvages et locales.

 

Le bassin du Lignon se distingue des autres bassins du département de la Loire : les truites sont bien spécifiques au Lignon. Chaque affluent (La morte, le Pierre-Brune,...) présente une différence génétique.

Ce qui signifie que les truites se sont adaptées aux conditions.

 

De même, sur certains ruisseaux, on a une faible diversité de géniteurs. Ce qui s'explique par le cloisonnement naturel de ces ruisseaux; les truites ne peuvent pas se déplacer. Pour un secteur donné, la reproduction se fait toujours avec la même "famille".

 

Sur le bassin du Vizézy, la population de truites fario est moins différencié comparé aux autres bassins. Les effets des alevinages du passé ont vraisemblablement laissé des traces. Il y a moins d'homogénéité entre les différents points de prélèvements sur le bassin.

 

Nos objectifs :

  • L'objectif principal est de préserver les populations de truite fario sauvage et d'écrevisses à pieds blancs, en  jouant sur la réglementation, en créant des parcours spécifiques (parcours sans tuer, réserves,...), en conduisant des actions de préservation (mise en défend des berges) et de restauration morphologiques
  • Améliorer notre communication auprès du grand public, des propriétaires, des collectivités territoriales,...
  • Développer le plan d'eau des Champas entre pêche "classique" et pêche à la mouche. Garder une pêche accessibles aux plus jeunes et aux plus anciens, dans un lieu convivial.